Définition
La chirurgie des cavités orbitaires est l’ensemble des interventions portant sur la région orbitopalpébro-conjonctivale ayant pour objectif la réfection du contenu intra-orbitaire permettant le port d’une prothèse oculaire, soit parce qu’il existe une mauvaise contention, soit parce que le résultat esthétique est insuffisant.
Quand l’œil doit-il être retiré de son orbite ?
Il s’agit la plupart du temps de patients anophtalmes (absence de globe oculaire), l’œil ayant été perdu et/ou enlevé à la suite d’un traumatisme, d’une brûlure, d’une tumeur/cancer de la rétine, d’une malformation, un glaucome sévère,…
Principes et méthodes chirurgicales
L’examen clinique du milieu devra souvent être complété par un bilan radiologique (Scanner, Imagerie par Résonance Magnétique). L’aspect clinique diffère d’un patient à l’autre et souligne la variété des techniques chirurgicales qui ne sont pas stéréotypées. La reconstruction du squelette de l’orbite pourra faire appel à des greffons osseux prélevés sur le patient, ou à des biomatériaux de substitution (corail par exemple).
La réhabilitation de l’orbite fera appel à différentes techniques en fonction de l’état local :
- Changement d’un implant de taille insuffisante,
- Mise en place d’une greffe prélevée sur le patient (greffe dermo-graisseuse),
- Remplissage à l’aide d’un muscle de voisinage (temporal),
- Mise en place d’un produit volumateur ou ajout de graisse du patient.
L’espace situé en arrière des paupières, appelé cul-de-sac conjonctival, doit être suffisamment profond et souple pour contenir la prothèse et permettre les mouvements. Il pourra être reconstruit par des greffes de muqueuse prélevées au niveau de la face interne des lèvres ou des joues ou bien encore de membrane amniotique.
La reconstruction des paupières pourra faire appel à l’utilisation des éléments des autres paupières saines, de greffes, ou d’éléments de voisinage selon divers procédés de chirurgie plastique.
Dans les cas de rétraction importante, la mise en place d’une greffe de peau peut permettre de recréer une cavité pouvant accepter une prothèse. La place de la prothèse est aménagée grâce à un conformateur en matière plastique sur lequel la cicatrisation va s’effectuer. Il est habituel de fermer les paupières en les suturant l’une à l’autre pendant le temps de la cicatrisation, soit pendant plusieurs semaines au terme desquelles l’ouverture a heu sous anesthésie locale. L’existence de peau dans une cavité est à l’origine de sécrétions, et nécessite des soins réguliers (nettoyage, application de solutions antiseptiques).
Au bout de six mois, le patient peut recevoir une prothèse faite sur mesure. Aujourd’hui, ces prothèses ressemblent beaucoup à un oeil naturel loin de ce qu’on appelait autrefois un « oeil de verre« . Désormais les prothèses sont en résine et non plus en verre. Elles sont donc plus légères et surtout moins fragiles.
Chaque prothèse est réalisée sur mesure. Un travail d’orfèvre car tout est réalisé à la main : de la forme à la teinte du blanc de l’œil, en passant par les plus infimes détails, des fils de soie rouges pour reproduire les vaisseaux sanguins.
La prothèse doit être changée tous les six ans. En attendant, il faut la nettoyer tous les jours. Le polissage, une à deux fois par an, reste le principal entretien.
Il existe enfin un autre type de prothèse pour les patients qui n’ont pas été énucléés : c’est ce qu’on appelle un verre scléral ou prothèse de recouvrement. Très fine, elle est réservée aux patients chez qui on a pu conserver le globe oculaire, mais dont l’oeil est inesthétique ou très atrophié.